Tribune de Réflexion organisée par PRODEC à Boma pour appeler la jeunesse à s’engager activement pour le développement et la bonne gouvernance.

Le samedi 15 mars, un échange intellectuel de haut niveau s’est tenu à Boma dans le Kongo Central lors d’une Tribune de Réflexion des jeunes.
Cet événement, organisé par le Programme de Développement Culturel (PRODEC) et ses partenaires avait pour thème : « Le rôle de la jeunesse dans le processus de développement et de la bonne gouvernance selon le modèle de Kasa-Vubu ».
De nombreux jeunes engagés ont participé pour discuter de leur contribution à l’essor de la République Démocratique du Congo. Mais au-delà de la réflexion, cette Tribune a sonné comme un appel pressant à l’action, une interpellation directe à la jeunesse pour qu’elle cesse d’être spectatrice et devienne actrice du changement.

Parmi les intervenants, Maître Clinton Bamana, secrétaire particulier du Vice-Premier Ministre de l’Économie nationale, s’est illustré par son analyse incisive et sa capacité à examiner les moindres détails du sujet. Dès le début de son discours, il a redéfini le développement à travers une perspective scientifique, mettant en avant l’importance cruciale du capital humain. « Le développement n’est pas une affaire de spectateurs, mais de bâtisseurs » a-t-il déclaré, soulignant que la jeunesse ne peut plus se contenter de regarder les décisions se prendre sans elle. Selon lui, aucun progrès n’est envisageable sans l’implication active des individus, véritables moteurs du changement. « Le développement n’est pas l’apanage exclusif des politiques, mais un engagement collectif. Et vous, les jeunes, devez en être les premiers artisans » a-t-il affirmé, appelant chaque citoyen à prendre part à la transformation de son environnement.

Il a également rappelé que la bonne gouvernance, valeur fondamentale pour le premier président de la RDC, Joseph Kasa-Vubu, doit être appliquée à tous les niveaux pour garantir un Congo prospère et stable. « La bonne gouvernance n’est pas un slogan, c’est une exigence. Et cette exigence, c’est à vous, jeunes, de l’imposer » a-t-il souligné, notant que la passivité n’a plus sa place dans un monde où l’action est la clé du progrès.

En abordant la réalité socio-économique de Boma, Maître Clinton Bamana a critiqué les décisions politiques prises à distance, souvent déconnectées des réalités locales. « Boma souffre des décisions de politiques assis dans des bureaux climatisés à Kinshasa » a-t-il déploré, appelant à une gouvernance plus proche des préoccupations des citoyens. « Mais cette situation ne changera pas si vous, les jeunes, restez silencieux. Vous devez vous lever, exiger des comptes et participer activement à la prise de décision »a-t-il insisté, rappelant que le changement commence par l’engagement local.

Avant de conclure, il a souligné l’importance du rôle des femmes dans le processus de développement, insistant sur leur contribution essentielle à l’émergence du pays. « Aux femmes congolaises en général, et à celles de Boma en particulier, comprenez que rien ne peut se faire aujourd’hui sans votre concours. Comme on le dit, derrière un homme fort se cache une femme. Mais aujourd’hui, il est temps que vous soyez à l’avant-garde, aux côtés des hommes, pour construire l’avenir » a-t-il déclaré. Il les a encouragées à s’approprier l’avenir du pays et à contribuer activement à son essor, en revendiquant leurs droits et en assumant pleinement leurs responsabilités.

L’intervention de Maître Clinton Bamana a profondément marqué l’audience, suscitant des échanges riches et animés avec les participants. Grâce à son discours structuré et percutant, il a su éveiller les consciences et renforcer la conviction que le développement de la RDC passe par l’implication de tous, sans distinction de genre ni de statut social. « Vous n’êtes pas trop jeunes pour agir, vous n’êtes pas trop petits pour changer les choses. Le Congo a besoin de vous, ici et maintenant » a-t-il conclu, sous un tonnerre d’applaudissements.

Cette Tribune de Réflexion a permis aux jeunes de Boma, souvent divisés par des querelles internes, de repartir inspirés et conscients de leur rôle crucial dans le développement.
Ils sont désormais déterminés à agir ensemble pour un avenir meilleur et plus harmonieux tant pour leur ville que pour leur pays. Cette Tribune a servi de tremplin pour une prise de conscience collective, un moment clé pour catalyser l’engagement de la jeunesse dans la construction de leur avenir.