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Trois anciens Ministres de Macky Sall inculpés au Sénégal pour corruption et détournement de fonds.

Le Sénégal traverse une période marquée par des inculpations sans précédent de hauts responsables, avec trois anciens Ministres de l’administration de Macky Sall récemment mis en cause par la Haute Cour de Justice.
Cette évolution soulève des questions importantes sur la transparence et la responsabilité au sein des plus hautes instances de l’État.

Ismaila Madior Fall, ancien Ministre de la Justice a été inculpé pour tentative de corruption.
Il est accusé d’avoir reçu 50 millions de francs CFA (environ 76 000 euros) d’un promoteur immobilier et d’un ancien responsable de son ministère en échange de l’attribution d’un marché public pour construire un centre de surveillance des bracelets électroniques.
Ismaila Fall rejette les accusations et a été placé sous assignation à résidence avec un bracelet électronique en attendant la décision de la commission d’instruction.

L’ancienne Ministre des Mines, Aïssatou Sophie Gladima a également été inculpée et incarcérée pour détournement présumé de 193 millions de francs CFA (environ 295 000 euros). Cette somme devait financer un centre pour les orpailleurs touchés par la Covid-19, un projet qui n’a jamais vu le jour.
Son inculpation met en lumière les enjeux de gestion des fonds publics dans le contexte de la crise sanitaire.

Salimata Diop, ancienne Ministre de la Femme a été inculpée pour complicité de détournement de fonds alloués à la riposte anti-Covid entre 2020 et 2021.
Après avoir versé une caution de 87 000 euros, elle a été libérée. Comme pour les autres, un rapport de la Cour des comptes a révélé des irrégularités, notamment des surfacturations sur des achats destinés à soutenir les ménages défavorisés.

Ces inculpations représentent une démarche significative pour la Haute Cour de Justice, créée pour garantir que les plus hautes autorités de l’État rendent des comptes.
Moundiaye Cisse, directeur de l’ONG 3D a salué cet avancement, soulignant que cela témoigne d’un système judiciaire qui cherche à traiter tout le monde de manière équitable.
Cependant, il a également appelé à des réformes pour aligner cette cour sur les normes internationales en matière de droits humains.

Un des principaux points de critique est que la Haute Cour ne permet pas d’appel de ses décisions ce qui suscite des inquiétudes concernant le droit à un procès équitable.
Babacar Ba du forum du justiciable a insisté sur la nécessité de modifier cette législation pour garantir que tous les individus aient la possibilité de contester une décision qu’ils jugeraient injuste.

Les récents événements au Sénégal soulignent une volonté d’éradiquer la corruption au sein des institutions.
Toutefois, cela s’accompagne de défis majeurs notamment la nécessité de garantir des droits judiciaires adéquats.
Les organisations de la société civile continuent d’appeler à des révisions législatives pour assurer la transparence et l’équité dans le processus judiciaire.
Le Sénégal est à un tournant crucial où la justice pourrait soit renforcer la confiance du public, soit exacerber les inquiétudes existantes.

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