Chargement en cours

Flash

La République Démocratique du Congo accuse l’entreprise Apple d’utiliser des minerais de conflits pour la fabrication des appareils électroniques et dépose des plaintes en France et en Belgique.

La République Démocratique du Congo (RDC) a déposé une plainte pénale contre les filiales françaises et belges d’Apple, une démarche inédite. L’État accuse la multinationale d’utiliser des minerais provenant de zones de conflit, affirmant que sa chaîne d’approvisionnement est « contaminée par des minerais de sang », des ressources issues de l’est du pays, où des tueries et massacres perdurent depuis plus de trente ans.

Cette plainte vise à répondre aux enjeux médiatiques, judiciaires et économiques pour contrer l’agression rwandaise sous toutes ses formes dans cette région. Le ministre de la Communication, Patrick Muyaya, a déclaré : « Nous allons utiliser toutes les voies à notre disposition pour nous assurer que nous restaurons la paix dans l’Est de la République Démocratique du Congo. »

Le porte-parole du gouvernement a promis d’organiser une conférence de presse pour expliquer la nature des plaintes déposées contre Apple et les démarches entreprises. Les minerais, connus sous le nom de « 3T » (étain, tantale et tungstène), sont essentiels pour la fabrication de smartphones, tablettes et ordinateurs. Le gouvernement congolais est convaincu qu’Apple s’approvisionne via le Rwanda, qui contrôle la zone minière de Rubaya.

Dans notre monde numérique, les appareils modernes nécessitent de nombreux métaux rares, et le dernier modèle d’iPhone en requiert près de 60. La RDC, avec 80 % des réserves mondiales de coltan et un important production de tantale et d’étain, possède des ressources cruciales, mais celles-ci ont souvent entraîné des souffrances. Depuis des décennies, le pays est exploité sans respect des droits humains, alimentant les révolutions technologiques.

Des groupes armés se disputent le contrôle de ces exploitations, et même des enfants sont employés dans des conditions dangereuses. Le chercheur Fabien Lebrun, dans un ouvrage récent, parle de « barbarie numérique ». Cette réalité ne peut plus être ignorée par Apple, malgré ses justifications basées sur des intermédiaires présentés comme responsables.

Des rapports ont aussi révélé des circuits de blanchiment de minerais passant par le Rwanda, permettant à ces matières de contourner les régulations mondiales. En avril, la RDC avait déjà envoyé une mise en demeure à la maison mère d’Apple, restée sans réponse.

Cette nouvelle plainte vise directement Apple Retail France et Apple Retail Belgium, adressée au procureur de Paris et à un juge d’instruction belge. Les avocats du gouvernement accusent ces filiales de « recel de crimes de guerre, de blanchiment de minerais issus de conflits, de recel de biens volés et de pratiques commerciales trompeuses ». Ces accusations sont graves et doivent maintenant être examinées par les autorités françaises et belges.

Cette affaire met en lumière un phénomène de technocolonialisme : alors que les pays occidentaux s’inquiètent des effets des écrans sur la santé mentale de leurs enfants, d’autres souffrent et meurent dans des mines dans des conditions atroces. Pendant ce temps, Apple continue de promouvoir ses produits en vantant leurs mérites, souvent conçus dans un contexte de souffrance.

Laisser un commentaire

Monde