
Le Président Félix Tshisekedi envisage des négociations avec le M23.
Le président congolais Félix Tshisekedi a longtemps refusé d’engager des discussions avec les rebelles du M23, qui contrôlent une grande partie du Kivu dans l’est de la RDC.
Cependant, cette position pourrait évoluer rapidement.
En effet, Félix Tshisekedi a récemment rencontré son homologue angolais, João Lourenço désigné comme médiateur dans le conflit.
La présidence angolaise a indiqué que Luanda pourrait bientôt établir des contacts avec le M23 pour faciliter des négociations directes entre les deux parties.
Cette initiative marque une étape importante dans la médiation angolaise, après plusieurs tentatives infructueuses de désescalade.
Un responsable angolais impliqué dans la médiation a confirmé que Luanda « multipliait les efforts pour rapprocher les positions » et encourager un dialogue direct entre Kinshasa et le M23 « dans les prochains jours ».
Cependant, cette démarche risque de rencontrer une vive opposition de l’opinion publique.
Beaucoup de Congolais estiment qu’accepter de négocier avec le M23 reviendrait à ignorer la mémoire de milliers de compatriotes tombés lors des atrocités de ce conflit.
Félix Tshisekedi, confronté à trois années de défaites militaires, pourrait céder et dépasser la « ligne rouge » qu’il s’était fixée à savoir négocier avec le M23. Néanmoins, la question demeure : que peut-on réellement négocier ? Kinshasa a toujours affirmé qu’elle ne réintégrerait pas les rebelles dans l’armée régulière, une pratique qui a déjà affaibli les FARDC en raison de la corruption et d’une chaîne de commandement défaillante.
On s’interroge également sur les revendications de Corneille Nangaa, le chef de l’AFC, branche politique du M23 qui pourrait demander une transition sans Tshisekedi.
Que réclameront le M23 militaire et politique ? Et surtout que peut espérer Kinshasa face à des rebelles qui contrôlent une partie importante de l’est congolais et y administrent leurs propres fonctionnaires, perçoivent des taxes et exploitent les ressources minières ?
Toutefois, on souligne que les négociations ne sont pas encore d’actualité, car l’Angola doit d’abord établir un dialogue avec le M23 et trouver un terrain d’entente avec le gouvernement congolais, ce qui reste à accomplir.
On se demande si Tshisekedi sera finalement amené à discuter avec ses adversaires.
Bien qu’il soit trop tôt pour le dire, la République Démocratique du Congo pourrait être sur la voie de l’accalmie, même si cela ne garantit pas une paix durable.
Des signaux ont été émis par Félix Tshisekedi, qui a élargi son gouvernement en intégrant des opposants, et il pourrait donc être enclin à dialoguer avec l’AFC/M23.
De plus, Tshisekedi est sous pression tant militaire que politique.
Récemment, il a perdu le soutien d’un chef de milice wazalendo, qui soutenait les Forces armées de la RDC.
Si ces milices se retournent contre lui, Tshisekedi pourrait être contraint à capituler, laissant la guerre s’achever par manque de combattants.
Sur le plan politique, il doit également se préparer au retour progressif de l’ancien président Joseph Kabila qui représente un obstacle supplémentaire pour Félix Tshisekedi.
Ce dernier, qui lui a cédé le pouvoir, le critique ouvertement, l’accusant d’être responsable des maux actuels de la RDC.
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