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Naima Jamal, une victime de la violence inhumaine des migrants en Libye.

Naima Jamal, une Éthiopienne de 20 ans a récemment été victime d’une violence insupportable, comme en témoignent des images horrifiantes diffusées sur les réseaux sociaux.
Dans une geôle du sud de la Libye, elle est vue les mains liées et suspendues, attendant son supplice. Vêtue d’une longue robe et d’une pièce d’étoffe, elle est d’abord aspergée d’eau pour l’empêcher de respirer, avant d’être battue à coups de bâton. Ses cris de douleur résonnent, mais la vidéo s’arrête après quarante-trois secondes, laissant entrevoir une souffrance qui se prolonge.

Ces séquences, accompagnées d’une photo où Naima Jamal apparaît ligotée et bâillonnée ont été envoyées à sa famille restée en Éthiopie dans le but d’obtenir une rançon pour sa libération.
Leur diffusion par l’organisation de défense des droits des migrants, Refugees in Libya a suscité une indignation générale.
Ce cas tragique met en lumière la situation des migrants en Libye, souvent exposés à des conditions inhumaines, à la violence, et parfois même à la revente par des trafiquants.

David Yambio, le fondateur de Refugees in Libya, lui-même passé par les centres de détention libyens et aujourd’hui réfugié en Italie a déclaré : « Ce n’est pas assez de qualifier de chaotique ou d’anarchique, ce serait trop gentil. La Libye est une machine construite pour réduire les corps noirs en poussière. »
Les demandes de rançon pour la libération de Naima atteignent 6 000 dollars, tandis qu’elle est retenue avec une cinquantaine d’autres migrants, tous dans l’attente d’un paiement.

Selon les informations recueillies par Refugees in Libya auprès de sa famille, Naima originaire de l’Oromia, une province éthiopienne en proie à des affrontements meurtriers, est arrivée dans la région de Koufra en mai 2024.
Un rapport de 2023 d’une mission d’enquête indépendante mandatée par le Conseil des droits de l’homme de l’ONU a révélé qu’« il y a des motifs raisonnables de croire que les migrants à travers la Libye sont victimes de crimes contre l’humanité et que des actes de meurtre, de disparition forcée, de torture, de réduction en esclavage, de violence sexuelle, de viol et d’autres actes inhumains sont commis dans le cadre de leur détention arbitraire. »

Jérôme Tubiana, conseiller de l’ONG Médecins Sans Frontières, observe : « La pratique de la détention et de la torture contre rançon s’est systématisée depuis déjà une dizaine d’années. » De nombreux migrants sont morts en détention à cause de la torture.
En mars 2024, une fosse commune contenant le corps de 65 personnes identifiées comme des migrants par l’Organisation internationale pour les migrations a été découverte dans le sud-ouest de la Libye.

Les violences ne proviennent pas uniquement des trafiquants : les migrants subissent également des abus de la part des autorités, notamment lors des interceptions en mer par les gardes-côtes libyens, souvent soutenus par l’Union européenne.
Ces personnes sont également contraintes de payer pour leur libération.

La situation de Naima Jamal illustre tragiquement une réalité que beaucoup préfèrent ignorer. Les migrants en Libye sont piégés dans un cycle de violence et d’exploitation, où l’espoir de liberté est souvent subordonné à des rançons exorbitantes. Il est crucial que la communauté internationale prenne conscience de cette crise humanitaire et agisse pour mettre fin à ces atrocités.

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