
Joseph Kabila attribue la crise actuelle en RDC à la mauvaise gouvernance de Félix Tshisekedi
Joseph Kabila, ancien président de la RDC a accordé une interview au média sud-africain Sunday Times le 23 février.
Il y a affirmé que la crise actuelle dans le pays est principalement attribuée à la mauvaise gouvernance de son successeur Félix Tshisekedi.
Cette crise selon lui a débuté en 2021 et est d’ordre sécuritaire, humanitaire mais surtout politique, sociale, morale et éthique.
Joseph Kabila estime que la source principale de cette crise réside dans la volonté manifeste du leadership actuel de défaire le Pacte républicain, qui a émergé du dialogue inter-congolais de Sun City et a permis l’adoption d’une Constitution par référendum populaire en 2006.
Il souligne que cela s’est traduit par des « violations délibérées et récurrentes de la Constitution et des lois du pays » ainsi que par des élections truquées en décembre 2023, amplifiant ainsi l’illégitimité du dirigeant et réduisant le poids de l’opposition politique.
Il déplore également un recul de la démocratie pointant du doigt l’intention déclarée de Tshisekedi de modifier la Constitution ce qui constitue un « grave recul démocratique ».
Kabila critique le musellement de l’opposition en citant des intimidations, des arrestations arbitraires, des exécutions sommaires et extrajudiciaires ainsi que l’exil de politiciens, journalistes et leaders d’opinion y compris des responsables religieux.
L’ancien président insiste sur l’importance d’écouter les revendications du peuple congolais, avertissant que la persistance de la mauvaise gouvernance ne pourra que mener à de nouvelles vagues d’insécurité, d’instabilité institutionnelle, de conflits armés, voire à une guerre civile.
Concernant la crise, Kabila appelle à une solution globale, arguant que l’envoi de troupes et d’équipements militaires serait un gaspillage de ressources, soutenant plutôt l’idée d’aider la RDC à progresser vers la démocratie, la paix et la stabilité afin de devenir un atout pour la région australe de l’Afrique et pour le continent.
Pour restaurer la paix et la stabilité dans l’est du pays, il est crucial de s’attaquer à la question des groupes armés nationaux et étrangers présents sur le territoire congolais.
Il précise que, contrairement à ce que les autorités de Kinshasa affirment la crise ne se limite pas aux actions du M23, souvent présenté à tort comme un groupe anarchiste et une marionnette d’un État étranger sans revendications légitimes, ni aux désaccords entre la RDC et le Rwanda.
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