
Cerine Kessal: L’étoile montante de la boxe féminine algérienne.
À Azazga en Kabylie Cerine Kessal s’entraîne dans une salle de boxe qui a autrefois été un abattoir municipal.
Son rêve est de décrocher l’or aux Jeux olympiques, alimenté par l’exemple d’Imane Khelif médaillée d’or à Paris l’été dernier, devenue la locomotive de la boxe féminine en Algérie.
À seulement 15 ans, Cerine aspire à suivre les pas d’Imane, qui a remporté l’or dans la catégorie des moins de 66 kg aux Jeux de Paris en 2024.
Avec enthousiasme, elle partage son désir de participer aux Jeux africains et aux championnats du monde.
Imane, bien qu’elle ait subi des attaques sur les réseaux sociaux a reçu un soutien massif de la part des Algériens qui se sont mobilisés pour l’accueillir à son retour.
Cette notoriété a incité de nombreuses jeunes filles à s’intéresser à ce sport.
Cerine, déjà double championne d’Algérie junior dans la catégorie des 54 kg devient une figure d’inspiration dans son club comme l’indique son entraîneur Djaafar Ourhoun.
Le club compte 170 boxeurs, dont 20 filles et leur progression technique est notable générant parfois « la jalousie parmi les coéquipiers masculins » plaisante Djaafar.
Nacim Touami, arbitre international et président de la section de boxe au club, remarque que le parcours d’Imane a suscité un nouvel intérêt pour la boxe féminine.
Il évoque le changement d’attitude des parents qui étaient auparavant réticents à laisser leurs filles pratiquer la boxe en faveur d’autres sports.
Grâce aux succès d’Imane, cet intérêt a fortement augmenté. Manel Berkache, ancienne boxeuse et coach confirme que les mères sont désormais actives dans l’inscription de leurs filles et assistent aux entraînements.
Lina Debbou, également ancienne boxeuse souligne que les succès d’Imane ont incité un grand nombre de jeunes filles à rejoindre le sport.
Pendant les JO de Paris 2024, la Fédération internationale de boxe (IBA) a provoqué une controverse en excluant deux boxeuses dont Imane, des Mondiaux 2023 en raison de la question de leur genre affirmant qu’elles possédaient des chromosomes XY.
Huit mois après, l’IBA se renforce avec des décisions politiques visant à limiter la participation des athlètes transgenres dans le sport féminin.
Imane qui insiste sur son identité de femme est déterminée à défendre sa cause sur le ring et devant les tribunaux.
Hayat Berouali 14 ans s’entraîne également à Azazga après avoir découvert la boxe récemment, inspirée par les combats olympiques et soutenue par ses parents.
Même dans des régions plus conservatrices comme Djelfa et Aïn Defla, l’influence d’Imane Khelif est palpable.
Mohamed Benyacoub, directeur technique du Club Ennasr de Djelfa note qu’après une première tentative infructueuse de boxe féminine en 2006, le succès d’Imane a dynamisé le sport féminin.
À Aïn Defla des parents y compris ceux de filles portant le hijab, commencent à encourager leurs enfants à s’adonner à la boxe.
Le vice-président de la Fédération algérienne de boxe, Hocine Oucherif évoque l’impact considérable d’Imane Khelif, observant que sa présence lors du championnat d’Algérie junior a été déterminante.
Sa réussite a permis de voir un nombre record de participantes, témoignant d’un changement significatif dans la perception de la boxe féminine en Algérie.
Laisser un commentaire